Après quarante ans à la tête de BGFIBank, Henri-Claude Oyima sait déjà qui pourrait lui succéder. Car, dans une interview exclusive accordée à EcoMatin, un site d’information camerounais, et paru récemment, Henri-Claude Oyima révèle avoir déjà en tête le nom et le profil de son successeur à la tête de BGFIBank, tout en excluant toute précipitation.
« Vous pensez qu’après avoir dirigé pendant 40 ans, je n’ai pas une idée de qui peut me succéder ? Bien sûr que j’ai un nom », a-t-il confié récemment à Douala (Cameroun). Trois mois après avoir annoncé son intention de quitter la présidence du groupe bancaire gabonais suite à sa nomination au poste de ministre d’État en charge de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations du Gabon, le magnat de 68 ans n’a pas changé de plan. Mais il reste fidèle à sa ligne : prudence et méthode. « Je le ferai, sans précipitation, avec méthode », assure-t-il. « Ceux qui m’ont fait confiance n’attendent pas de moi un départ improvisé. Alors oui, j’attends le bon moment », martèle-t-il.
Pour le ministre gabonais, la transition tant attendue à la tête du premier groupe bancaire de la CEMAC ne peut être expédiée à la va-vite. Il insiste sur la nécessité de préserver la stabilité de l’institution : « Une entreprise, c’est une chaîne de confiance entre des actionnaires, des collaborateurs, des clients. Et cette confiance ne se décrète pas. Elle se construit dans la durée. On ne l’abandonne pas brutalement. Il faut organiser la transition, choisir le bon moment, les bons profils, la bonne gouvernance ».
D’ailleurs, révèle-t-il, le processus de transition était déjà enclenché en interne. L’Assemblée générale du 25 juin dernier devait marquer un tournant décisif avec la scission du poste unique de PDG en deux fonctions distinctes : un Président du Conseil d’administration, désormais recentré sur les orientations stratégiques, et un Directeur général, responsable de la gestion opérationnelle. Mais une dissidence s’est créée au sein de l’Assemblée, et depuis, le processus avance au ralenti. « Si cette AG s’était déroulée normalement, le mouvement aurait été lancé. Mais puisque qu’elle est contestée aujourd’hui, rien ne peut avancer tant que les textes ne sont pas validés. »
À l’image de BGFIBank, Henri-Claude Oyima envisage également de passer la main à la tête de la BVMAC, dont il est président du Conseil d’administration. Là encore, la sérénité est le maître-mot : « C’est la même chose pour la BVMAC. Nous voulons qu’elle reste forte, qu’elle continue à croître. Ce n’est pas notre objectif de tout bouleverser. Ce que nous voulons, c’est que la transition se fasse dans la sérénité, avec méthode, et dans le respect de ce que nous avons construit », affirme-t-il pour conclure.